La fromagerie de VILLARGEREL

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Autrefois dans les villages, chaque famille pratiquait l'agro-pastoralisme : culture des céréales, pommes de terre, légumes du jardin, arbres fruitiers, vigne et élevage. Outre la basse-cour, le cochon, le mulet et l'indispensable chien, ce sont les animaux donnant du lait qui occupaient la place principale : la fortune familiale se mesurait au nombre de vaches, chèvres et brebis.

En été, les vaches sont à l'alpage. Quelques alpages appartenaient à des particuliers, mais, la plupart, étaient communautaires.
La gestion communautaire était assurée par le travail des procureurs de la communauté. Ce mode de gestion introduisit très tôt des habitudes démocratiques, chacun pouvant profiter du bien commun tout en devant participer à son exploitation ; d’où l’institution, par exemple, de corvées qui, dans ce système, n’étaient pas des contraintes au service d’un seigneur mais la participation de tous à l’entretien du bien commun.

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Deux grands principes ont guidé ce mode de vie :
- « mettre les bêtes ensemble à la montagne afin de profiter d’un fruit commun ». C’est-à-dire se simplifier la tâche en faisant que tous ne soient pas obligés d’être présents à tout moment et augmenter la production par cette concentration du bétail. Ceci permettant d’obtenir une production de fromage dont les bénéfices étaient ensuite répartis entre tous, au prorata du lait produit.
-  « Avoir le souci de la conservation des montagnes et des pauvres gens du lieu ». Entretenir les alpages c’était défendre le bien communautaire et, par cela, permettre à tous d’en disposer, ce qui n’était pas possible là où n’existait que la propriété privée.

Le mode de gestion des alpages représentait donc bien plus qu’un ensemble de moyens techniques, c’était, avant tout, une conception sociale communautaire qui a fait, des paysans de Savoie, des acteurs de leur destin.

La période de l'inalpage terminée (100 jours environ), les vaches regagnaient les fermes. Chaque famille pouvait, avec le lait de ses animaux, fabriquer son beurre et des tommes. Mais le petit nombre d'animaux que chacun possédait et les habitudes de vie communautaire ont fait que dans les villages existaient des fromageries ou fruitières. Les villageois venaient à la fruitière déposer leur lait, pour réaliser en commun les tommes et le beurre. Le bâtiment, les outils appartenaient donc à la communauté et chacun était payé en nature, en proportion du lait qui avait été apporté.

La fromagerie de Villargerel est un lieu de mémoire qui raconte cette vie agricole d'autrefois.

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Le moule à beurre de la fromagerie

Lors des Journées Européennes du Patrimoine, la fabrication d'un Beaufort à la fromagerie.

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